«Il est important que chaque citoyen apporte sa pierre à l’édifice par son travail et par son engagement au travail. Notre pays ne pourra jamais retrouver pleinement sa force et sa cohésion sans cela. C’est du temps passé. On n’apprend pas un métier du jour au lendemain, par exemple pour faire une bonne baguette, il faut dix ans. Derrière l’apprentissage, le travail c’est une source de lien social, je le dis au milieu de femmes et d’hommes qui ne comptent pas leurs heures. C’est une grande opportunité pour le pays. Notre jeunesse a besoin qu’on lui enseigne un métier. On n’a rien dans la vie s’il n’y a pas ces efforts. Beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu’on peut obtenir sans que cet effort soit apporté. Parfois on a trop souvent oublié qu’à côté des droits de chacun dans la République – et notre République n’a rien à envier à beaucoup d’autres – il y a des devoirs ». « Et s’il n’y a pas ce sens de l’effort, le fait que chaque citoyen apporte sa pierre à l’édifice par son engagement au travail, notre pays ne pourra jamais pleinement recouvrer sa force, sa cohésion, ce qui fait son histoire, son présent et son avenir ».
Déclaration du Président de la République le 11 janvier, à l’adresse des apprentis venus lui apporter la galette de L’Elysée
Toutes catégories confondues, la France compte 5,6 millions de chômeurs. Pour l’ancien fondé de pouvoir de la banque Rothschild, ces gens-là n’ont pas le goût de l’effort. Ils se complaisent dans l’assistance. C’est pour cela que le gouvernement vient de durcir les sanctions contre les chômeurs pour les contraindre à prendre un emploi sous rémunéré et diminuer les prestations versées aux privés d’emplois considérés comme des inutiles à la société.
Le gouvernement et le patronat veulent constituer une armée de précaires, obligés d’accepter les emplois les plus dégradés, aux salaires faibles et aux horaires inacceptables, à l’instar des mini-jobs en Allemagne, pays qui compte proportionnellement cinq fois plus de travailleurs pauvres qu’en France.
Il faut avoir une sacrée dose de mépris pour oser tenir de tels propos.
Nous sommes condamnés … à l’effort. Notre devoir est de travailler toujours plus dans des conditions de plus en plus dégradées, avec des rémunérations indignes et de nous taire. Voilà le message du Président de la République.
Contrairement à l’introduction du Président, tous les citoyens n’apportent pas leur pierre à l’édifice. Seuls les salariés créent les richesses, que le patronat s’approprie pour en restituer le moins possible à la collectivité.
Les actionnaires des entreprises du CAC 40 qui se sont partagé les 57,4 milliards de dividendes (un record depuis la crise de 2008 avec une progression de 62 % en dix ans !) sont bien d’accord, les Français n’ont pas assez le goût de l’effort, ils ne travaillent assez longtemps.
Monsieur le Président les salariés ne vont pas se laisser insulter indéfiniment sans réagir.
SNTRS – Villejuif, le 16 janvier 2019